Au-delà des grilles noires ornées d’ananas, les couleurs se mélangeraient comme dans cette aquarelle que tu as rêvée l’autre nuit. Te souviens-tu ?
Tu me décrivais un ciel délavé de pluie, un peu bleu, surtout gris. Quelques buissons accrochés à la clôture de bois brun, des camélias aussi rouges que le toit de la maisonnette, ce serait notre havre de paix, notre coin de paradis.
Il y aurait un arbre dans le fond du jardin pour que l’on puisse reposer sous son ombre quand le soleil serait trop chaud. Il y aurait tout autour de l’herbe et de la terre et l’été nous sentirions l’odeur des blés.
Un petit chien nous suivrait sur le chemin pendant nos balades. Main dans la main, nous aurions le nez au vent pour cueillir les odeurs de terre après la pluie.
Les yeux dans les yeux, il n’y aurait que toi, moi et notre Amour.
Tu me disais que chaque matin tu irais cueillir quelques fleurs des champs pour fleurir notre chaumière. Ce serait notre oasis, notre jardin d’Eden.
Aujourd’hui le tableau se dilue, s’efface,
Trop de larmes.
Alors je l’écris pour ne pas le perdre.