420.
Longue, longue, longue
lancinante
litanie
Ploc, ploc, ploc
Larmes de pluie
Vitres bleues
ruisselantes
La terre palpite
lacérée
Sonia
420.
Longue, longue, longue
lancinante
litanie
Ploc, ploc, ploc
Larmes de pluie
Vitres bleues
ruisselantes
La terre palpite
lacérée
Sonia
Improbable fringante
Dévale les pentes
De rides accablantes.
Je me prélasse
Et n’ai de cesse
De vaincre la paresse
Qui se presse
Aux rives de la vieillesse.
Irrésistible élégante,
A quoi sert de faire semblant
Quand la peau se répand ?
Je me prélasse,
Dans les inlassables
Caresses,
Imaginaire maitresse
Au cœur de la vieillesse.
Sonia
La peur se
cache
Dans l’ombre de l’enfant,
Il s’agenouille
Pour prier...
Sa croix plantée
Sous le vent des certitudes,
Illusoire combat.
Il a rendez-vous avec la mort.
Il voudrait fuir
Mais il est trop tard,
Le poids des ans
Pousse son reflet
Dans le miroir.
Il voudrait avoir vingt ans...
Impossible de gagner,
La mort se lève
Dans le jour naissant,
L’enfant s’apprête à tomber.
Sonia
Puisqu’il me faut
vivre
Je veux sentir et ressentir
Simplement,
La douceur de ton regard
Sa lumière,
Le chant de la pluie
Sur les ardoises des toits,
Le parfum des sous-bois
Sur la soie de tes cheveux,
La fraîcheur de l’eau vive
Sur mes plages de peau,
Le miel satiné
Sur mes lèvres gourmandes.
Puisqu’il me faut vivre
Je ne laisse rien,
Les ombres mauves
De l’aurore
Les lueurs rousses
Du couchant
La splendeur
Des étoiles
Le sourire
De la lune
Je veux voir,
Le chant des oiseaux
Je veux écouter
Le sel de ton corps
Je veux sentir
L’amour dans tes gestes
Je veux caresser
Les senteurs de l’orage
Je veux goûter
Le vent de l’océan
Simplement
Puisqu’il me faut vivre...
Sonia
La vie est un métier
A tisser,
Le destin de la laine
A filer.
Nos actes des fuseaux
A choisir,
Les épreuves des nœuds
A venir.
Trop tendu,
Le fil du temps se brise..
Ne nous y trompons pas
Nous sommes les tisseurs
Du tapis de nos vies.
Sonia